mercredi 24 décembre 2008

EUTHANASIE : Légiférer ou pas ?


Depuis le suicide de Chantal Sébire les problèmes d'euthanasies sont souvent à la une des médias. Si la loi Léonétti à protégé, il me semble, le corps médical, ce n'est pas toujours le cas pour les malades et leurs familles. Ils sont à présent les premiers à en supporter les souffrances physiques et morales.

Des parlementaires, U.M.P. et P.S. ont annoncé qu'ils souhaitaient aller vers une euthanasie active pour le droit de mourir dans la dignité. Laurent Fabius, député, avait proposé un texte de loi mais, face à un Etat Chrétiens, la décision de légiférer sera difficile à passer. A ce niveau, certains de nos voisins nationaux sont des exemples à suivre.

Après les affaires Malèvre (*), Humbert, ect ... j'avais livré mes pensées sur le site d'Eric Donfu "Le Havre est à vous". Toujours d'actualité, je vous invite à une relecture :

"L'actualité m'inspire une réflexion personnelle, comme ouverture au débat : Vincent Humbert est enfin dans un nouveau monde là où il souhaitait se reposer définitivement depuis de très longs mois. L'acharnement thérapeutique extrême lui a obligé de vivre dans l'inutile. Contrairement à quelques pays voisins, le gouvernement français refuse de légiférer sur cette question déjà posée maintes fois par des familles, infirmières, médecins et associations. Ne pas répondre aux émois si réguliers n'est ce pas une forme criminelle masquée par l'acharnement thérapeutique si redoutable pour les soignants qui pratiquent par obligation de la loi ? Nous savons tous que quelques personnages du milieu médical "débranchent" les appareils hyper-sophistiqués. La connaissance mène aujourd'hui à employer des techniques évoluées pour survivre et/ou cela devient ainsi des "armes nocives" pour la vie. C'est le monde à l'envers ! Par un acte d'amour, la maman de Vincent à fait un geste de mère digne et méritoire. Elle n'avait pas donné la vie à un enfant pour l'assister comme un "mort-vivant". Ce qu'elle a fait est une forme de bonheur non reconnu par une société passive et dominée par l'égoïsme avec des lois qui sont , avant tout, faites dans le respect religieux, et plus particulièrement, face au catholicisme conservateur. Si j'étais vraiment croyant, je ferais ma prière autrement. Il faut, sans plus attendre, légiférer sur la loi actuelle. Même si la vie n'appartient pas aux politiques c'est tout de même eux qui en décident pour la gérer au quotidien. A force de mêler leur foi personnelle et l'intérêt général, nos ministres responsables plongent spontanément dans une hypocrisie constante. Avec toutes ces situations inévitables les médecins, les infirmières et les familles continueront d'être la cible de la justice. Il y aura d'autres "affaires" comme celle de Christine Malèvre qui soi-disant a fait des victimes alors qu'elle-même est une victime du système hospitalier inadapté à cause d'un vide juridique. Je suis moi-même atteint d'une grave maladie irréversible, et si cela était nécessaire à un certain moment, c'est Christine Malèvre que je préférerai pour une euthanasie réellement adaptée. Vincent dort en paix. Sa mère est soulagée et son médecin aussi. Je le pense réellement. Maintenant, la justice sera t-elle pour une clémence bien mesurée ? L'état va t-il enfin ouvrir un débat national tant attendu sur l'euthanasie passive, voire, active ? Si la loi arrive positivement en faveur d'une décision indispensable, les familles et les soignants pourraient soigner enfin avec quiétude.

Bon sommeil à tous, René SORET."

J'avais des réponses positives et une assez mitigée me signalant qu'il ne fallait mélanger l'affaire Malèvre et le reste. Pourtant, sur le fond on a pas le droit d'ignorer son comportement. Les personnels soignant sont chaque jour, face à des situations insupportables. Seuls, entre autre, ils doivent " se démerder". C'est alors, j'ai relevé dans la presse havraise des affaires qui, dans une société aussi moderne que la nôtre, ne devraient pas avoir lieu.

Voici une petite liste incomplète :

24/10/2003 - Soupçon d'euthanasie à l'hôpital de Saint Astier sur une malade de 65 ans en fin de vie.

02/11/2003 - Soupçon d'euthanasie à l'hôpital du Havre sur un jeune tétraplégique de 35 ans.

14/05/2003 - 18 cas d'euthanasie soupçonnés au C.H.U. de Besançon.

31/10/2004 - Léonie Crevel, 78 ans, a tué sa fille lourdement handicapée de 41 ans dans la petite maison familiale de Tancarville.

17/12/2004 - Dans un petit village de Sainte Geneviève en Bray, un père de 72 ans, atteint d'un cancer, a tué d'un coup de fusil, son fils lourdement handicapé âgé de 36 ans.

16/05/2005 - Une femme de 63 ans a assassiné sa fille de 27 ans handicapée mentale et physique à Groslay (Val d'Oise).

14/03/2008 - Chantal Sébire de 52 ans, près de Dijon, défigurée par une maladie incurable, une neuroblastome affectif, s'est suicidée avec une forte dose de médicaments.

16/07/2008 - Une veuve de 64 ans a étranglé son fils de 38 ans, lourdement handicapé à Claix dans l'Isère.

15/08/2008 - Rémy Salvat, de Valmondois, âgé de 23 ans, lourdement handicapé, s'est suicidé avec une forte dose de médicaments.

D'autres faits existent probablement mais, fautes d'informations dans les médias, les incidents passent à travers les mailles du filet.

Pourtant, en 2004, Douste-Blazy, ancien ministre de la santé, se disait prêts à légiférer. Après l'affaire Malèvre, B.Koutchener aussi ancien ministre voulait entamer la discussion. Ces deux médecins ont préféré le respect du vieux serment d'hypocrate, je pense. Laurent Fabius devrait réactiver son projet de "finir sa vie sans déchéance". Ne serait pas le respect de la loi 1905 séparant l'Etat et l'Eglise ?


(*) Christine Malèvre recherche le bonheur. Elle s'est mariée avec Vincent, derrière les barreaux. N'ayant plus le droit d'exercer son métier d'infirmière, elle a repris ses études pour l'obtention d'un B.T.S. et ses connaissances comptables en passant un D.E.C.F.


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